Photographie argentique noir et blanc

L’autre voie de la photographie de mariage

Le choix de la photographie argentique noir et blanc  dans le monde de la photographie de mariage peut sembler audacieux, tandis que la couleur et le numérique semblent incarner une évolution naturelle de la photographie de mariage et offrir de nombreux autres avantages pratiques. Pourtant la photographie argentique et noir et blanc forme un duo magique qui trouve naturellement sa place dans le monde de la photographie de mariage. en offrant de nouvelles possibilités de création et d’interprétation qui vont bien au-delà de ce que la couleur et le numérique peuvent offrir. Se débarrasser des couleurs est un atout qui permet de jouer avec l’ombre, la lumière, les contrastes, les formes, la texture.C’est une autre forme d’expression, une autre façon d’appréhender le monde, laissant une large place à l’imagination et à la créativité. Regarder une photo en noir et blanc pousse à regarder l’essentiel, à voir au-delà de la photo le sens caché des êtres et des choses. « Lorsque vous prenez une photo couleur, vous ne photographiez que l’aspect superficiel des gens. Lorsque vous prenez une photo en noir et blanc, vous photographiez leur âme ! » Bourse technique.

Pour le célèbre reporter photo Robert Capa, « Les photos sont là, il suffit de les prendre ». Toutes ces images en noir et blanc sont là, devant l’objectif de l’appareil photo, mais il faut être prêt au moment où elles apparaissent et savoir utiliser l’obturateur à bon escient, au moment T qui ne reviendra jamais. Toutes les fameuses photos en noir et blanc sont des images captées au milieu de dizaines d’autres possibles, de petites pépites arrachées au gravier qui les entoure. Les photographes qui les ont prises ont appuyé sur le déclencheur au bon moment, ils ont su capturer l’unicité du moment et le fixer pour toujours sur la pellicule.Le numérique permet la dispersion, c’est une technique vorace qui incite à tout photographier puis à choisir les meilleurs clichés au milieu d’un lot de photos parfois médiocres. Bien souvent, cette sélection ne consiste pas à choisir la meilleure photo, mais la moins mauvaise. À long terme, c’est toute la qualité de votre travail qui en souffre. Vous vous apercevez après quelques années de pratique de tout le numérique que cela consomme votre énergie et consomme aussi progressivement votre créativité. J’ai pris le temps d’y réfléchir et de faire une petite clarification personnelle. C’est alors que j’ai redécouvert la photographie argentique , son rythme particulier et le plaisir qu’elle procurait après la frénésie du tout numérique ; tout un monde de sensations oubliées refait surface.J’ai compris que la « limitation » des moyens techniques, l’exercice photographique sous contrainte me permettait d’extraire le meilleur de ce que je pouvais donner. J’ai accepté de travailler à un rythme différent qui demande plus de patience et de concentration.

La photographie argentique c’est aussi toute la sensualité des gestes, charger la pellicule, l’avancer, le bruit caractéristique de l’obturateur, tout un rituel que le numérique m’avait fait oublier, mais qui met le photographe de mariage dans un état particulier qui le rend soudain plus perméable aux émotions. L’appareil n’est plus cet objet high tech et froid, mais un objet sensible avec lequel on ne fait plus qu’un pour délivrer le meilleur de soi. Ce conditionnement est comme l’échauffement du sportif avant la compétition, la concentration de l’acteur avant son apparition sur scène, le photographe de mariager a aussi ses petits rituels qui lui permettent d’être prêt, d’être là au moment où l’émotion passe et de laisser votre objectif le prendre en vol et le fixer sur une pellicule 35 mm.